Le yoga
Le yoga est l'une des six écoles de l’hindouisme classique. Les origines du Yoga se situeraient entre le VIe et le IIIe millénaire avant notre ère. C'est entre le IIIe siècle et le Ve siècle que Patanjali codifie la philosophie du yoga en rédigeant les Yoga Sutra, synthèse de toutes les théories existantes.
Pour l’hindouisme, le Brahman c’est l’Être, l’Énergie, le fondement, la source du monde, de l’univers, de tout ce qui existe.
Chaque être vivant possède en lui une étincelle du Brahman, c’est l’âtman.
L’âtman constitue notre noyau spirituel, notre principe de vie. L’âtman est individuel mais impersonnel. L’âtman du plus grand des saints est le même que celui du pire des meurtriers.
Si l’âtman est impersonnel, il peut en revanche nous donner l’illusion d’exister en tant qu’une personne unique alors que finalement nous ne sommes qu’une étincelle du Brahman. « Je » n’existe pas. Jeunes, vieux, pauvres, riches nous somme tous le Brahman. (Cf. Le Brahman, l’âtman et la mâyâ).
C’est de cette illusion d’exister en tant que personne unique que naissent le désir, l’orgueil, la jalousie, les conflits… la souffrance. La souffrance s’arrête lorsque cette illusion d’exister cesse. L’âtman retourne dans le Brahman, le « je » personnel retourne et se dissout dans le Tout : c’est la libération, la moksha (Cf. La moksha).
Le premier sens de la racine sanscrite de Yoga signifie « atteler, unir ». La finalité du yoga c’est d’atteler, d’unir notre âtman au Brahman, de dissoudre notre « je » personnel dans l’Energie impersonnelle et universelle qu’est le Brahman.
La posture du yoga (photo à droite) vise à ne plus bouger, à contrôler et limiter sa respiration au strict minimum, à ne plus se laisser traverser par de multiples pensées. Je ne bouge plus, je ne respire plus, je ne pense plus… « je » n’existe plus, je me fonds dans le grand Tout, je suis libéré de tout désir, de toute souffrance. C’est la méditation transcendantale.
Chakra et siddhi
Les chakra sont des points, des nœuds d’énergie que nous possédons, situés entre la base de la colonne vertébrale et le sommet du crâne. La méditation transcendantale ouvre, active les chakra. Il y a 7 chakra principaux, chaque chakra possède des caractéristiques spécifiques.
La mise en résonance de certains chakra donne au yogi (celui qui pratique le yoga) certains pouvoirs surnaturels nommés siddhi. Parmi ces pouvoirs il peut y avoir la lévitation, la clairvoyance, le don de guérison etc…
Les siddhi sont décrits à la fin du troisième chapitre des Yoga Sutra. Mais on peut aussi lire dans ce chapitre une mise en garde contre la recherche de ces pouvoirs ; recherche qui peut devenir une entrave.
Le Yoga a pour finalité le « salut », la libération, la moksha, l’extinction du « je » ; pas l’acquisition des siddhi. Les siddhi peuvent être une conséquence, un effet collatéral de la recherche de la libération, ils ne doivent pas représenter le but recherché par la pratique du Yoga.
Les sciences occultes
Au XIXe siècle les sciences occultes vont connaître, en Occident, un véritable essor. Le 31 mars 1848, à Hydesville (État de New York), les sœurs Fox établissent un contact avec un esprit. Cela va avoir un retentissement considérable et mettre le spiritisme à la mode.
Héléna Blavatsky
L’aventurière Héléna Blavatsky (1831-1891, photo à gauche) a parcouru le monde lors de multiples voyages. En 1875, elle a fondé à New York la Société Théosophique dont l’un des objectifs était d’« étudier les lois inexpliquées de la Nature et les pouvoirs latents dans l'Homme ».
Héléna Blavatsky introduisit dans l’occultisme occidental de nombreux éléments issus des religions indiennes et notamment du Yoga. Le centre mondial de la Société Théosophique s’est établit en Inde, près de Chennai où elle s’installa. Elle revendiqua de nombreux pouvoirs psychiques et médiumniques. Ses recherches vont marquer de manière définitive les sciences occultes en Occident.
Le médium, le plan astral et les siddhi
« Les pouvoirs latents dans l’Homme » recherchés par la Société Théosophique sont les siddhi.
La théosophie, en synthétisant plusieurs théories religieuses, a identifié sept plans, sept mondes :
- Le plan physique (notre monde)
- Le plan éthérique
- Le plan astral
- Le plan mental
- Le plan causal
- Le plan bouddhique
- Le plan âtmique
Il faut imaginer sept sphères concentriques. Au centre le plan âtmique est l’énergie divine à l’état pur. Cette énergie « rayonne » et génère six autres mondes successifs. Le dernier monde, c’est le nôtre, le plan physique où l’énergie, faible, se fossilise, se cristallise en matière.
En activant certains chakra grâce à la méditation transcendantale, le médium ouvre une porte entre notre monde et le monde astral. Les siddhi, les pouvoirs qu’il acquiert, sont en réalité les pouvoirs d’entités qui habitent le monde astral. Mais ces entités en même temps qu’elles concèdent leurs pouvoirs au médium, ont une emprise sur lui et le médium prend le risque de devenir peu à peu leur esclave, leur jouet. On peut d’ailleurs noter que, très tôt, des médecins vont voir dans les pratiques occultes un facteur générant ou accentuant des désordres psychiques. Par exemple, dès 1863, Philibert Burlet, médecin Lyonnais, écrit un violent réquisitoire contre le spiritisme qu’il accuse d’être une des principales sources d’aliénation mentale.1
Les sciences occultes occidentales détournent les techniques de méditation transcendantale du Yoga de leur but premier, à savoir la libération, la moksha. La méditation transcendantale permet aux médiums occidentaux de créer un lien avec des entités du plan astral afin d’utiliser les pouvoirs de ces dernières, mais comme les Yoga Sutra l’avaient signalé, cette activité n’est pas sans risque…